3 ASTUCES POUR APPRENDRE À RÉELLEMENT VIVRE L’INSTANT PRÉSENT...
07/02/2019
« Le présent est indéfini, le futur n’a de réalité qu’en tant qu’espoir présent et le passé n’a de réalité qu’en tant que souvenir présent », Jorge Luis Borges, écrivain argentin décédé en 1986.
Cette vérité sur la capacité à vivre l’instant présent, aussi indiscutable soit-elle, reste difficile à adopter en tant que véritable mode de pensée ou ligne de conduite.
On comprend d’ailleurs facilement pourquoi.
L’individu s’inscrivant nécessairement dans une logique d’évolution, il ne peut ignorer son passé ou éviter de s’inquiéter pour son avenir.
C’est aussi ce qu’affirmait Michel de Montaigne dans ses Essais : « Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au-delà. La crainte, le désir, l’espérance nous élancent vers l’avenir, et nous dérobent le sentiment et la considération de ce qui est, pour nous amuser à ce qui sera, voire quand nous ne serons plus. »
Le problème, c’est qu’une trop forte tendance à sortir de l’immédiateté pousse l’Homme à emplir son existence de doutes et à adopter des dispositions psychologiques qui sur le long terme, peuvent s’avérer néfastes.
Et si le fameux « carpe diem » est connu de tous, le proverbe latin extrait d’un poème de Horace résonne plus comme une utopie privée de réalisme que comme l’un des fondements de l’excellence, la réussite ou le bien-être.
Des émotions comme la culpabilité, la nostalgie ou la tristesse ont en effet vite fait de nous faire replonger dans notre passé, mettent à mal notre indépendance affective vis-à-vis des obstacles que nous avons dû surmonter.
Dans la même logique, l’instant présent peut être remis en cause par une forte tendance à se poser trop de questions, à douter des conséquences de chacun de nos actes.
Dans les deux cas, l’inconscient semble prendre le pas sur la réalité matérielle et nous éloigne encore plus de la félicité, alors même que nous savons que de nouvelles opportunités (quelle qu’en soit la nature) peuvent surgir tous les jours.
Vivre l’instant présent, c’est accepter sa situation, se dire qu’à un moment T, les regrets et les soucis de l’avenir représentent des freins à l’épanouissement et que seule la vérité du moment importe.
C’est d’ailleurs assez paradoxal quand on y pense : on dit souvent que la conscience de sa condition différencie l’Homme de l’animal.
À ce titre, nos amis les bêtes évoluent dans le « maintenant », leur permettant d’aimer indéfectiblement et de ne pas se soucier de ce qui pourrait leur arriver.
Notre capacité à sonder nos sentiments serait-elle un handicap ? Nous détourne-t-elle de l’instant présent ?
Sans doute pas, surtout si nous sommes capables de faire la part des choses et de comprendre que rien n’a plus de valeur que l’expérience que nous sommes en train de faire, là, tout de suite.
Il est naturel d’émettre des doutes, que cela soit au sujet de l’évolution d’une relation amicale ou amoureuse ou de notre parcours professionnel, et de tenter de tout planifier pour nous procurer une impression de contrôle, mais cela peut aussi affecter notre prise de décisions.
Comment être objectif si l’on essaye d’évaluer tous les scénarios possibles ou si l’on se base sur les échecs subis pour baisser les bras ?
Quid de la spontanéité, du désir de réalisation et de notre capacité à saisir les opportunités qui se présentent à nous ?
Il nous arrive souvent d’être physiquement présents alors que notre esprit vagabonde ici et là, tentant de résoudre les mystères de notre vie… Mais ne vaut-il mieux pas volontairement leur faire face ?
N’avons-nous pas plus de chances d’atteindre un équilibre psychologique en nous accordant le droit de vivre l’instant présent plutôt qu’en le subissant, en lui reniant toute son importance ?
La question est posée !
- Ouvrez-vous aux autres pour déplacer votre focus
Il suffit de quelques secondes de réflexion pour admettre que oui, tant que nous vivrons, des éléments du passé et des considérations futures viendront nous hanter.
Nous sommes des êtres intelligents et égocentriques, et à ce titre, il parait impossible de ne pas se pencher avec insistance sur notre histoire, ne serait-ce que par désir d’apprendre de nos erreurs.
Il y aura toujours des choses à planifier ou à regretter, alors autant ne pas se priver d’en faire l’expérience.
Cette obsession peut être remise en cause grâce à une reconnexion, une volonté de tirer profit des interactions que nous développons de manière quotidienne.
Le développement de l’écoute active est à ce titre, l’un des premiers moyens de se sortir d’une réflexion trop subjective, qui semble obscurcir notre jugement au moment de faire des choix.
Essayez par vous-même : la prochaine fois que les doutes et les peurs concernant votre passé ou votre futur ressurgiront, engagez une interaction sérieuse et intéressante avec quelqu’un.
Appelez un(e) ami(e), interpellez un collègue, discutez avec votre partenaire…
Le simple fait d’être ramené sur terre, par une personne de notre entourage à travers un échange verbal, peut nous permettre de casser cette logique isolante de la réflexion ultra subjective.
Plus vous êtes attentif, moins votre esprit aura tendance à prendre des chemins sinueux. Restez sur les dires de votre interlocuteur.
N’essayez pas de faire de comparaisons ou d’assimilations avec votre personne.
Restez dans la généralité ou dans des thèmes ne vous touchant pas de trop près.
L’objectif ? Reformater votre pensée, votre inconscient, pour vous permettre de vivre l’instant présent de manière entière et assumée.
On dit souvent que les gens qui sont bien entourés ont moins tendance à se perdre dans la remise en question et le doute, tant le soutien de leurs proches leur permet de trouver force et courage.
Et bien rien ne vous empêche de stimuler ce phénomène, à travers une implication qui non seulement renforcera votre aura de personne sociable, mais vous permettra en plus de rester au contact de votre réalité.
- Focalisez-vous sur la réalisation
Il est évident qu’une trop forte tendance à se pencher sur les « si » ou les « oui, mais » engendre une certaine difficulté à passer à l’action, à effectivement mettre en place les solutions matérielles d’une évolution tangible.
Peur de l’échec, doutes vis-à-vis des retombées interactionnelles (notamment à cause de la valeur accordée au regard des autres), blocages dus aux situations similaires pas nécessairement bien gérées… les éléments nous retenant hors du temps, nous empêchant de vivre l’instant présent et de nous appliquer à le rendre enrichissant sont nombreux.
Ainsi, pour vraiment cloisonner votre réflexion, il est conseillé d’utiliser une méthode que l’on pourrait assimiler (plus ou moins) à de l’auto persuasion.
Non pas qu’il faille se convaincre que nous allons tout réussir, mais l’individu peut, grâce à une visualisation mentale, s’imaginer en train de réaliser la tâche sur laquelle il s’interroge.
Il nous faut alors nous accorder des moments de tolérance personnelle, des moments où nous faisons passer la réalisation avant le questionnement.
Pour éviter les divagations de l’esprit, nous pouvons alors très simplement nous rappeler à l’ordre en mentionnant l’activité à laquelle nous prenons part.
Dites-vous tout simplement : « je suis en train de remplir un dossier important », « je prends du temps pour moi en faisant une promenade », « je sors mon chien » ou « je révise mes cours pour mon examen ».
Ces simples mentions, couplées à la mise en action, permettent de favoriser la concentration et d’imperméabiliser notre inconscient aux assauts des doutes et des incertitudes.
Cette manipulation permettra aussi, à force d’en user, d’instantanément prendre conscience d’une éventuelle tendance à laisser nos pensées prendre le dessus sur notre implication.
Si c’est le cas, nous n’aurons alors plus qu’à nous faire la morale « non, je ne recommencerai pas, je dois rester au contact de ma réalité immédiate ».
- Extériorisez vos peurs
Si vous suivez un petit peu les publications de Réussite Personnelle, vous savez que j’y préconise très souvent de s’initier à l’art du journal émotionnel.
Ce dernier est un excellent moyen de confiner ses pensées, doutes et peurs, et qui une fois fermé, ne devra plus laisser échapper son contenu. Le but est très simple, et peut aider à établir une connexion avec la réalité des faits.
Ainsi, dans vos périodes troubles, vous pourrez très simplement coucher sur le papier des annotations et autres textes concernant votre journée et plus particulièrement vos ressentis ou dispositions psychologiques.
Ce temps que vous vous accordez sera le seul où vous pourrez véritablement exprimer, extérioriser tout ce qui peut encore vous faire trembler.
Comme nous l’avons dit, une fois votre récit achevé, vous vous contenterez de fermer votre journal et de passer à autre chose, en essayant cette fois de vous concentrer sur le concret, l’immédiat, le tangible.
Une fois par semaine, vous pourrez rouvrir ledit cahier, afin d’en étudier le contenu.
Ce dont vous allez vous apercevoir ?
C’est que les conséquences éventuelles des événements stimulant votre anxiété n’auront pas été si dramatiques que vous le pensiez, et que ce qui vous retenait n’était en vérité formé que de spéculations et de craintes infondées.
On réalise en effet bien vite qu’il existe un véritable fossé entre ce que nous pouvons imaginer et ce qui arrive dans le monde réel.
De quoi nous inciter à vivre l’instant présent pleinement et à faire taire cette petite voix qui nous pousse à toujours être effrayés par quelque chose qui n’a matériellement que très peu de chances de se produire.
Essayez par vous-même, accordez-vous cette tribune, ce droit à l’expression… et vous verrez le résultat de vos yeux !
Quoi qu’il en soit, voici venu pour moi le temps de boucler cet article.
Qu’en est-il pour vous ? Comment vous y prenez-vous ?
N’hésitez pas à commenter l’article !
À bientôt !